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Klaus
Bundoc est un être dont certains ont entendu parler, car ses minuscules
aventures ont déjà été relatées à l'intérieur d'un petit cénacle littéraire.
Et ceux-là se souviennent de lui. Il faut dire que Klaus est un peu spécial. Écrivain
peu ou pas doué, être maladroit entre tous, rêveur éveillé de première
classe, il traîne en plus la tare d'être un auteur de littérature fantastique
qui évolue dans un milieu de science-fiction. Excessivement réservé
de nature, pour ne pas dire timide, il lui arrive d'éprouver un malaise
quand il se rend dans les congrès de science-fiction, par exemple dans
les fameux congrès Larébo. En
dehors de ses inquiétantes périodes de blocage, il est un auteur très
prolifique. À défaut d'être géniale, son imagination est abondante,
et sa production n'a d'égale que la pile des lettres de refus qu'il
a essuyées au fil du temps. Le grand moment d'une de ses journées typiques
est en général le passage du facteur, puisque Klaus attend constamment
des réponses de l'un ou l'autre directeur littéraire. Il s'ensuit que
le moment le plus déprimant de la journée vient en général après la
lecture du courrier. Peu importe, le courrier est l'une des choses les
plus importantes dans la vie de Klaus Bundoc, et gare à qui voudrait
l'en priver! Qui sait ce qui peut alors se passer dans ce cerveau si
particulier? Bien
entendu, il consacre l'essentiel de sa vie à cette déprimante carrière
d'écrivain. C'est dire qu'en matière d'emploi, il tombe en général sur
des postes de commis, de caissier, de livreur, et quoi encore. Parfois,
même, des emplois grotesques dont personne ne voudrait. C'est dire,
aussi, que Klaus a constamment la tête ailleurs – mais pas nécessairement
quelque part – quand il se trouve au travail, qu'il est un rêveur invétéré.
Enfin
bref, peut-être cela se passe-t-il dans un univers parallèle au sein
duquel on rencontre des doubles imparfaits de ce qui se trouve ici.
Et où se déroulent des congrès de science-fiction aussi bizarres que
ceux d'ici. On
ne le saura jamais. Pourtant, bon sang de bon sang, il me semble qu'il
y a là quelque chose de vaguement familier...
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